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FIFA: Que va faire Hayatou dans cette galère?

Haya…tout puissant? 

En Afrique, comme sur tous les autres continents, le football peut être considéré, juste titre, comme «le sport roi». Mais cela n’avait pas suffi à faire d’un ressortissant du continent «roi du foot mondial». Et pourtant, c’est ce qui vient de se produire avec le passage du Camerounais, Issa Hayatou, à la tête de l’instance mondiale du ballon rond à savoir la FIFA (Fédération Internationale de Football Association).  

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Décidément, rien ne va plus à la FIFA, secouée par des scandales de corruption jamais égalée depuis le mois de mai 2015. On se rappelle, en effet, qu’à cette date, 7 responsables de la FIFA, accusés d’être mouillés dans des affaires louches, avaient été arrêtés à Zurich puis incarcérés deux jours avant la réélection du président Sepp Blatter. Un congrès au cours duquel, le Suisse, en fonction depuis 1998, a été réélu haut la main pour un cinquième mandat consécutif, soit jusqu’en 2019. Mais 5 jours après sa reconduite à la tête de l’instance mondiale du ballon rond, Blatter avait annoncé son départ, conscient sans nul doute qu’il n’échappera pas à l’affaire de corruption qui venait d’être éclatée. 

La date du 26 février 2016 pour un congrès électif extraordinaire avait été retenue et Michel Platini, le président de l’UEFA, avait, en juin 2015, annoncé sa candidature à la présidence de la FIFA dans une lettre envoyée aux 209 présidents et secrétaires généraux des associations membres. 

Mais dans l’attente du deuxième mois de l’année prochaine, les événements ont pris une autre tournure depuis quelques jours. L’enquête pénale contre Blatter, qui a commencé le 25 septembre dernier, a livré ses conclusions: «gestion déloyale et abus de confiance». Le patron de la FIFA est soupçonné d’avoir effectué «un paiement déloyal» de 1,83 million d’euros au profit de Michel Platini. Celui-ci, dit-on, a été entendu comme témoin dans cette affaire de virement, ce que contredit en partie le procureur suisse, Michael Laubert. Et soudain, vlan! Sepp Blatter et Michel Platini sont suspendus 90 jours par le comité d’éthique de la FIFA, mais une suspension additionnelle de 45 jours maximum pourrait être prononcée ultérieurement. Dans le même temps, la commission, véritable tribunal, a suspendu le Sud-Coréen Chung Mong-joon, également candidat à la présidence de la FIFA, pendant 6 ans. Le secrétaire général de ladite association, le Français Jérôme Valcke, soupçonné d’être impliqué dans un trafic de billets au marché noir et déjà relevé de ses fonctions, a lui aussi été suspendu à titre conservatoire pendant 90 jours. 

Si le sort de Blatter est déjà scellé (durant la période de suspension, il ne pourra représenter la FIFA de quelque façon que ce soit, ni agir au nom de l’organisation ni communiquer avec les médias ou d’autres parties prenantes en tant que représentant de la FIFA), pour Platini, par contre, cette décision de suspension tombe comme un véritable coup de tonnerre surtout qu’il a des ambitions. Mais on avance dans certains milieux de la presse sportive française, que tout n’est peut-être pas fini pour le président de l’UEFA et ancien capitaine du onze de France considéré comme le favori à l’élection de 26 février 2016. 

En tout cas, toute décision dans ce sens reviendra à la commission électorale, bien que l’ex-sociétaire de la Juventus ait effectué des démarches, jeudi 8 octobre 2015 pour déposer sa candidature à la présidence. C’est quand même étonnant que quelqu’un qui est mouillé dans une telle affaire ose encore avoir de telle prétention. Sous d’autres cieux, on n’aurait même pas regardé son dossier pour ce qu’on sait. 

Mais savez-vous qui assure désormais l’intérim de la FIFA? Eh bien, c’est le président de la Confédération africaine de football, le Camerounais Issa Hayatou, en poste depuis 1988. En tant que vice-président le plus longtemps en fonction au sein du Comité Exécutif de la FIFA, il assurera le rôle de président intérimaire. Comme s’il attendait cela, il a déclaré que le football n’a jamais joui d’une telle ferveur dans le monde entier et toute personne associée à la FIFA doit en être fier. 

Certes, il s’agit d’une charge provisoire mais qui ne vaut pas moins son pesant d’or au sein de cette organisation où la gestion des affaires ne tourne plus rond depuis plusieurs mois maintenant, entraînant la suspension du Suisse Sepp Blatter et du Français Michel Platini. Le continent africain aurait pu se réjouir de cet événement si la présidence provisoire d’Hayatou n’intervenait pas dans un contexte pourri par des scandales de la corruption. Difficile aussi de croire que le président de la Confédération africaine de foot qui assurait jusque-là la fonction de vice-président de la Fifa ait été coopté pour jouer au pompier. 

Loin de là. A la vérité, on lui a refilé une patate chaude que personne ne veut en ce moment. Quand on connaît la réputation peu reluisante du président intérimaire, on comprend toute la galère qu’il doit vivre en ce moment. Certes, Issa Hayatou n’est pas un homme à se faire marcher dessus sans broncher. Il mesure parfaitement les enjeux de sa responsabilité. On est qu’il sera suffisamment professionnel et fairplay pour qu’au soir de l’élection du nouveau patron prévu pour le 26 février prochain, il s’en sorte la tête haute.

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