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ETHIOPIE – USA: La visite de Barack Obama à Addis-Abeba

Sous le signe de la sécurité régionale! 

À l’occasion de sa visite officielle en Ethiopie du 26 au 28 juillet, la première d’un président américain en exercice, Barack Obama a fait de la sécurité régionale une priorité. Les États-Unis et l’Ethiopie, qui entretiennent des «relations diplomatiques historiques» selon le M. Desalegn, ont réitéré lundi 27 juillet leur volonté de renforcer leur coopération. 

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Quand il a décrit son pays à Barack Obama, le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn n’a pas tari d’éloges: «L’Ethiopie est le berceau de l’humanité, un modèle d’indépendance africaine, une source d’inspiration pour toutes les luttes des hommes noirs, la capitale politique du continent et… le berceau du café!», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse qui s’est tenue au palais présidentiel d’Addis-Abeba. 

Mais c’est une autre facette de l’Ethiopie qui intéresse le président américain. «Washington considère Addis-Abeba comme une puissance incontournable dans la corne de l’Afrique, analyse Hallelujah Julie, chercheur éthiopien à l’Institut d’études de sécurité (ISS Africa). Ses performances économiques indéniables et son rôle majeur en matière de paix et de sécurité dans la région et sur le continent ont changé le regard de la communauté internationale sur le pays». 

«Cette visite arrive à point nommé au moment où l’Afrique et l’Ethiopie enregistrent une croissance économique impressionnante et où nous nous efforçons d’améliorer la gouvernance et de combattre l’insécurité et le terrorisme dans la région», a déclaré le premier ministre éthiopien.

«Maintenir la pression» contre les Chabab

L’Ethiopie fait désormais figure de partenaire stratégique de Washington dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Est. Des milliers de casques bleus éthiopiens se trouvent à la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud à Abyei. Comme son voisin kényan, Addis-Abeba appuie la mission de l’Union Africaine (UA) en Somalie où elle déploie un contingent de quelque 4.400 hommes pour combattre les Chabab. Barack Obama a salué les efforts des troupes africaines engagées dans la bataille contre les islamistes. «Les Chabab n’ont rien d’autre à offrir que la mort et la destruction», a déclaré le président américain lors de la conférence de presse, appelant à «maintenir la pression» contre le groupe islamiste, notamment après l’attaque d’un hôtel dans la capitale somalienne Mogadiscio qui a fait plus de dix morts dimanche.

Lors de son allocution, M. Desalegn a réitéré l’importance de mettre en commun leurs efforts pour installer la paix en Somalie «en apportant leur aide afin de mettre en place des institutions stables, et en renforçant les forces de sécurité somaliennes dans leur volonté d’établir la paix dans leur pays». Les partenaires veulent augmenter leur coopération en matière de services de renseignement indispensables pour le contre-terrorisme. L’Ethiopie est également un point d’ancrage du dispositif antiterroriste des États-Unis dans la région avec une base de drones installée à Arba Minch, dans le sud du pays, pour viser les bastions détenus par les Chabab.

Mais la Somalie n’était pas le seul pays au cœur des discussions. Comme lors de la première étape de sa tournée africaine au Kenya, Barack Obama a souligné à Addis-Abeba la gravité et l’urgence de la situation au Soudan du Sud où la guerre civile entre les partisans du président Salva Kiir et ceux de son ancien vice-président et chef de la rébellion Riek Machar a fait, depuis 19 mois, des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 2 millions de personnes, dont plus de 200.000 réfugiés dans l’Ethiopie voisine.

Crise sud-soudanaise préoccupante

M. Obama a rencontré les présidents kényan Uhuru Kenyatta et ougandais Yoweri Museveni, le ministre des affaires étrangères soudanais Ibrahim Ghandour, le premier ministre éthiopien et la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, pour évoquer la crise sud-soudanaise. Différentes options et sanctions sont possibles (notamment un embargo sur les armes) si les deux parties n’acceptent pas l’accord de paix avant l’échéance du 17 août fixée par l’Autorité Intergouvernementale sur le Géveloppement (IGAD), qui regroupe 8 pays d’Afrique de l’Est et est chargée de la médiation.

Les deux belligérants n’étaient pas invités à Addis-Abeba. «Ils ne s’occupent que de leurs intérêts personnels et non de celui de leur pays», a déclaré le président des Etats-Unis dans son allocution au palais présidentiel.

Les intervenants de la réunion multilatérale ont également évoqué la possibilité de mettre en place une «force d’intervention régionale», mais ne sont pas parvenus à un accord. Les troupes ougandaises combattent aux côtés de l’Armée de Libération des Peuples du Soudan (SPLA) − les forces gouvernementales sud-soudanaises − contre les rebelles. Le Soudan, lui, est accusé de soutenir ces derniers.

En marge de sa visite, la Maison Blanche a annoncé qu’elle «travaillerait avec le Congrès pour fournir approximativement 465 millions de dollars (420 millions d’euros)» cette année, qui seront utilisés pour mettre en place des formations, apporter de l’équipement et une assistance dans le développement des capacités des pays africains, ainsi que 40 millions USD (36 millions d’euros) d’aide pour combattre l’extrémisme en Afrique de l’Est.

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