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EGYPTE: Plus d’une centaine de morts au Caire – Etat d’urgence décrété

Situation pré…Caire!

La police égyptienne a commencé, très tôt mercredi 14 août, à évacuer de force plusieurs places du Caire, occupées depuis six semaines par les partisans du président déchu Mohamed Morsi. L’opération, que le pouvoir ne voulait pas voir se transformer en « bain de sang », a pourtant fait de nombreuses victimes. 

altLa présidence égyptienne a finalement annoncé l’instauration de l’état d’urgence dans tout le pays à compter de 16 heures, et pour une durée minimale d’un mois. Dans un communiqué diffusé par la télévision, elle ordonne par ailleurs à l’armée d’apporter son soutien aux forces du ministère de l’intérieur pour établir la sécurité.

Les bilans restent contradictoires, notamment en raison de l’interdiction faite aux journalistes de pénétrer dans la zone. L’AFP avance le nombre de 124 manifestants pro-Morsi tués sur la place Rabiya Al-Adawiya. Ce bilan ne tient pas compte des morts éventuels des autres rassemblements au Caire, ni de ceux d’autres affrontements en cours dans le pays.

Les Frères musulmans, qui parlent de « massacre », évoquent désormais le chiffre de 500 morts et au moins 10 000 blessés. Le ministère de la santé ne fait état que de 15 morts, dont 5 parmi les forces de sécurité, et 179 blessés.

Un caméraman de Sky News, Mike Deane, a en outre été tué par balle, rapporte la chaîne britannique, ajoutant que ce sexagénaire, père de deux enfants, « travaillait depuis quinze ans » pour la chaîne.

Sur le plus grand campement, situé près de la mosquée Rabiya Al-Adawiya, la police a d’abord bouclé plusieurs rues avant de tirer des cartouches de gaz lacrymogène sur la foule pendant que des hélicoptères survolaient la place en diffusant des messages par haut-parleur. Des images de télévision ont montré des bulldozers enfoncer ces barrières de fortunes. Des snipers étaient également placés sur les toits autour de la place, enveloppée de volutes de fumée.

Les forces de sécurité ont ensuite bloqué l’accès à la place avant de parvenir près du cœur du campement, mais les informations parviennent encore de manière très parcellaire. Selon un porte-parole des Frères musulmans, le courant électrique a été intégralement coupé sur la place Rabiya, « même dans les centres médicaux ». En milieu d’après-midi, plusieurs centaines de personnes s’affrontaient encore violemment avec les policiers sur cette place.

Lors de l’assaut de la police, Asmaa Al-Beltagui, 17 ans, dont le père Mohammed Al-Beltagui est l’un des rares principaux chef de l’influente confrérie à n’avoir pas encore été arrêté, a reçu une balle dans la poitrine et une dans le dos.

Le ministère de l’intérieur a affirmé en fin de matinée que la place Nahda, plus petite, est désormais « totalement sous contrôle ». Environ 200 « manifestants armés » y auraient été arrêtés, dont plusieurs responsables des Frères musulmans.

Des corps carbonisés ont été retrouvés sur la place après la dispersion des manifestants, comme le montre une vidéo publiée par la chaîne El Watan (attention, les images peuvent choquer), réputée proche du pouvoir. Les causes de l’incendie ne sont pas encore connues.

Après avoir été expulsés par la police, des centaines de protestataires ont tenté d’établir un nouveau camp sur la place Moustapha-Mahmoud. Policiers et militaires les en empêchent actuellement en tirant gaz lacrymogènes et balles, comme l’ont constaté l’envoyé spécial du Monde, Serge Michel, et le correspondant du Guardian, Patrick Kingsley.Quelques heures après le début de l’assaut, les Frères musulmans ont appelé les Egyptiens à « descendre dans la rue contre le massacre » perpétré par le nouveau régime, assurant que l’opération visait à écraser dans le sang toute voix opposée au coup d’Etat militaire. Le gouvernement provisoire a répondu en accusant la confrérie d’être « entièrement responsables de toute effusion de sang, et de toutes les émeutes et les violences qui sont en train d’avoir lieu ».

La Gamaa Islamiyya, un des partis islamistes à l’origine de la mobilisation, a dénoncé les « crimes du coup d’Etat » et appelé ses partisans « enragés par les attaques de police » à ne pas attaquer les chrétiens ou les bâtiments religieux. La plus grande autorité musulmane sunnite, Al-Azhar, qui avait apporté son soutien au plan de transition, s’est quant à elle désolidarisée de l’opération policière.

Pour éviter des manifestations hors du Caire, le gouvernement a bloqué l’ensemble des trains du pays. Les grands axes de la capitale égyptienne auraient également été bouclés. Mais de nombreuses informations font déjà état de heurts dans les reste de l’Egypte. La communauté copte est particulièrement visé, avec des églises brûlées dans plusieurs villes.

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