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EGYPTE: Le procès de Moubarak et fils rejeté au 15 août prochain

Moubarak et ses fils ont plaidé non coupables.

Personne et encore moins l’ancien président Mohamed Hosni Moubarak et ses deux fils n’auraient imaginé, même dans leurs pires cauchemars, de se retrouver un jour à la barre d’un procès, dans le pays où il a régné 30 ans durant en maître absolu.

Le 03 août, les Egyptiens ont pu suivre les 4 heures qu’a durées l’ouverture de ce procès historique, en direct à la télévision et sur un écran géant disposé près du tribunal. Une sorte d’assurance sur la crédibilité et la conformité de la procédure.

C’est un homme très affaibli qui a été présenté, au tribunal de l’école de police du Caire. L’air malade, l’ancien président égyptien est entré sur une civière dans le box des accusés. Il n’était plus apparu en public depuis sa démission, le 11 février dernier.

Près de 6 mois après son départ, Hosni Moubarak est jugé pour corruption et surtout pour meurtres avec préméditation dans le cadre de la répression de la révolte de l’hiver dernier, qui a fait près de 850 morts.

Agé de 83 ans, hospitalisé depuis avril à Charm el-Cheik pour un cancer de l’estomac, l’homme qui a dirigé l’Egypte d’une main de fer pendant trois décennies, est passible, aujourd’hui, de la peine capitale. Moubarak n’était pas le seul à comparaître devant le juge Ahmed Refaât, président de la Cour criminelle du Caire. Ses deux fils, Alaa et Gamal, l’ont été également.

Tout comme l’ancien ministre de l’Intérieur Habib al-Adli et six autres responsables de la sécurité. L’homme d’affaires Hussein Salem, proche de la famille Moubarak et actuellement en cavale, sera, quant à lui, jugé par contumace.

600 personnes étaient présentes à cette audience historique.

Après la lecture des chefs d’accusation, l’ex-président égyptien, Hosni Moubarak (accusé de s’être mis d’accord avec l’ex-ministre de l’Intérieur Habib el-Adli pour le meurtre «prémédité» de manifestants anti-régime dans plusieurs gouvernorats d’Egypte) a plaidé non coupable. Tout comme ses fils Alaa et Gamal, accusés eux de corruption.

«Toutes ces accusations, je les nie complètement», a déclaré M. Moubarak, d’une voix rauque mais d’un ton ferme, toujours couché sur une civière dans le box des accusés.

Des heurts sporadiques ont éclaté devant l’académie de police, où se tenait le procès pour des raisons de sécurité. Pro et anti-Moubarak se sont affrontés à coups de pierres malgré la forte présence de la police et de l’armée. Les forces de l’ordre ont intervenu et installé un cordon de séparation. Plus d’un millier de policiers et de militaires ont été déployés pour protéger l’école de police.

 

Quelle que soit l’issue du procès de Moubarak, une chose est certaine. Il s’agit d’un procès historique et unique non seulement pour l’Egypte mais pour tout le monde arabe, où les dirigeants sont rarement tenus pour responsables de leurs actes.

L’ex-président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier par une révolte populaire et réfugié en Arabie saoudite, a, lui, été jugé par contumace.

La tenue du procès de Moubarak et sa présence aux audiences sous la pression de la rue qui ne baisse pas sa vigilance et qui refuse de voir sa révolution dévoyée, est en soi un grand triomphe pour les manifestants de la place Tahrir.

L’exemple égyptien est aussi une preuve que tout est possible. La dictature n’est certainement pas une fatalité. Les tyrans qui gouvernent les pays arabes sont avertis.

 

 

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