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EGYPTE: Le film «Juifs d’Egypte» d’Amir Ramses sur trois écrans au Caire

Film non ténébreux sur les Hébreux!

Depuis quelques jours, trois salles de cinéma au Caire et à Alexandrie projettent le documentaire égyptien «Juifs d’Egypte» d’Amir Ramses. Une première, dans un pays qui a tout de même compté quelque 80 000 juifs avant de les chasser au moment de la crise du canal de Suez en 1956. Mais la projection du film ne s’est pas faite toute seule.

altLes obstacles ont été multiples. Il a d’abord fallu convaincre des producteurs, puis obtenir le visa de la censure. Mais au moment de la projection en salle, il y a eu un nouvel obstacle: la sécurité nationale a estimé que le film pourrait provoquer des désordres. Ce n’est qu’après une levée de boucliers des médias que la sécurité nationale s’est aperçue qu’après tout, le film avait déjà été projeté l’année dernière dans le cadre d’un festival sans faire le moindre désordre.

Le film raconte l’histoire de cette communauté dont la présence en Egypte a été signalée par les historiens grecs, il y a plus de 2000 ans. Fin XIXe – début XXe, les juifs ont été des pionniers dans le théâtre avec Yaakoub Sannoue, au cinéma avec le réalisateur et producteur Togo Mizrahi, ou dans la musique avec la chanteuse actrice Layla Mourad.

Les juifs ont aussi été des pionniers en politique. On les retrouve dans toutes les formations de gauche luttant contre les capitalistes dont une partie était composée par d’autres juifs. Mais tout bascule avec le projet de création de l’Etat d’Israël. Des milliers de juifs égyptiens quittent l’Egypte pour la Palestine.

C’est l’agression anglo-franco-israélienne de 1956 contre l’Egypte, après la nationalisation du canal de Suez, qui va sceller le sort de la communauté. Le gouvernement leur fait signer un papier selon lequel ils se désistent de leurs biens et quittent le pays de leur plein gré. C’est ce traumatisme que raconte le film à travers des témoignages recueillis surtout en France.

Aujourd’hui, il doit rester une cinquantaine de juifs en Egypte, dont les plus jeunes ont la soixantaine. La dernière grande personnalité de cette communauté était Chehata Haroun, un avocat communiste fondateur du parti Tagamoa. Haroun est décédé, il y a une dizaine d’années.

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