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COUR PÉNALE INTERNATIONALE (CPI) – La robe de Fatou partie en lambeaux?

Que peut-il bien y avoir de commun à ces trois pays d’Afrique centrale (Burundi), australe (Afrique du Sud) et occidentale (Gambie), outre le fait que leurs présidents respectifs ne sont pas, à dire vrai, des exemples de bonne gouvernance politique et économique? 

Il se trouve pourtant que depuis quelques jours, ils ont acquis un autre dénominateur commun. L’un après l’autre, ils ont en effet décidé de quitter la Cour pénale internationale, cela en violant même parfois leurs propres textes nationaux (un dommage collatéral). 

C’est d’abord le Burundi qui a ouvert le bal: pour défendre l’indépendance nationale contre un complot international qui voudrait faire tomber un pouvoir élu par le peuple. 

Puis le pays de Pierre Nkurunziza a été suivi par celui de Nelson Mandela, qui craignait quant à lui que, par ses actes, la CPI «n’entrave l’aptitude de l’Afrique du Sud à honorer ses obligations en matière de respect de l’immunité diplomatique». 

Et voici que Banjul s’en mêle, lui reprochant d’être «une Cour blanche internationale pour la persécution et l’humiliation de personnes de couleur, et plus particulièrement des Africains». 

Autant de coups de canif dans la robe de la procureure Fatou Bensouda, qui peu à peu part en lambeaux. Il faut dire, en effet, que depuis des années les dirigeants africains n’ont cessé d’instruire leur procès en suspicion contre la juridiction internationale, qui ne s’intéresserait qu’à eux, parfois même à l’instigation de certaines puissances comme les Etats-Unis qui, soit dit en passant, ne sont pas parties au statut de Rome. Il est vrai que l’immense majorité des pensionnaires de Scheveningen sont des Africains poursuivis pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité ou génocide. 

Sont aussi africains ceux qui sont dans le collimateur de la justice internationale comme le président soudanais Omar el Bechir. On peut donc comprendre le ressentiment croissant dans les rangs des dirigeants du continent noir, régulièrement épinglés, alors que des génocides et des crimes contre l’humanité sont perpétrés tous les jours dans des pays comme l’Irak ou la Syrie.

Donc pour tout dire, la CPI reste, à l’image des relations internationales, guidée par la raison du plus fort. Mais cela n’empêche pas que l’argument de l’intérêt trop prononcé de la Cour pour le continent noir puisse être considéré comme spécieux car bien souvent, les personnes mises en cause ne sont pas, loin de là, les agneaux du sacrifice pour lesquels elles veulent se faire passer. 

Et il aurait mieux valu pour celles- ci que leurs arguments eussent convaincu la Cour de leur innocence. Au lieu de cela, ces gens préfèrent mettre à l’index d’autres coupables potentiels. Car après tout, à côté des «affreux» internés à La Haye il y a tant et tant d’anciens dirigeants africains libres de leurs mouvements et qui ne risquent pas. 

 

Mais l’ironie du sort a voulu que ces défections en cascade surviennent pendant le mandat de Fatou Bensouda, qui fut ministre de la Justice… de la Gambie. Pauvre Fatou! 

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