Décision contre l’excision!
En Côte d’Ivoire, 9 femmes ont été condamnées, à Katiola dans le nord du pays, à un an de prison et 50.000 CFA d’amende pour l’excision d’une trentaine de fillettes. C’est une première, saluée par les Nations unies.
La représentante du Fonds des Nations Unies pour la Population en Côte d’Ivoire, Suzanne Maïga Konaté, se réjouit après ces condamnations, les premières visant l’excision des jeunes filles.
Selon elle, «il y a déjà eu des arrestations de femmes exciseuses». En revanche, il n’y avait jamais eu de procès, les exciseuses interpellées échappant à toute poursuite après un «règlement à l’amiable, suite aux interventions de parents et des communautés locales ».
Agées de 46 à 91 ans, les 9 femmes condamnés ont été reconnues coupables de «mutilation génitale féminine» pour 4 d’entre elles, et de «complicité» pour les 5 autres, suite à l’excision d’une trentaine de fillettes en février dernier à Katiola, lors d’une cérémonie rituelle. Mais en raison de leur âge, les 9 condamnées ne seront pas incarcérées, précise-t-on à la représentation en Côte d’Ivoire du Fonds des Nations Unies pour la Population.
Malgré une loi votée en 1998 interdisant cette pratique et de nombreuses initiatives de l’Etat, de la société civile et des agences humanitaires internationales, notamment l’UNICEF (Organisation des Etats-Unis pour l’Enfance), ces 15 dernières années pour l’éradiquer, l’excision reste encore ancrée dans les traditions de certaines régions du pays.
Elle touche environ 36% des femmes, selon une enquête nationale menée il y a 6 ans, 42% selon une autre étude menée par l’Organisation non gouvernementale Onef, qui s’occupe des questions de l’enfant, de la femme et de la famille.
Ces moyennes nationales cachent une disparité. L’excision serait encore largement pratiquée dans le nord et l’ouest de la Côte d’Ivoire. Elle le serait moins dans les autres parties du pays.
