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CENTRAFRIQUE: Tentative de sécession de l’ex-Séléka

Qui arrêtera le séparatiste Nourredine de l’ex-Seleka en RCA? Les dieux sont-ils en train d’œuvrer contre la République centrafricaine ? L’on pourrait répondre à cette interrogation par l’affirmative. En effet, pendant que le pouvoir de la transition peine à remettre le pays sur ses deux pieds en l’engagent dans un processus de normalisation démocratique dont le premier acte a été la tenue d’un scrutin référendaire, l’ex-Séléka vient de s’illustrer négativement en posant un acte qui, si l’on n’y prend garde, risque de tout compromette. Cet acte n’est autre que la tentative de partition du pays envisagée par Nourredine Adam. En réalité, le patron de l’ex-Séléka n’a fait par là que ressusciter un vieux projet longtemps porté par certains cadres du Nord-Est du pays. La velléité indépendantiste de l’ex-Séléka est à prendre au sérieux. L’un d’eux est l’ex-président Michel Djotodia, aujourd’hui en exil au Bénin. Le général Nourredine Adam a donc repris à son compte ce vieux projet séparatiste. Mais il vient de franchir une autre étape dans sa matérialisation en déclarant, le 15 décembre dernier, que le Nord-Est de la RCA était sous son contrôle avec en prime un nouveau drapeau jaune, noir et vert, ayant en son centre une étoile blanche et un nouveau nom, la République du Logone. Ces faits interviennent après qu’il a tenté de perturber le scrutin référendaire à Bangui et dans les provinces. Cette velléité indépendantiste de l’ex-Séléka est à prendre au sérieux. Car, dans l’hypothèse où elle se concrétiserait, elle apporterait un coup de grâce à ce malheureux pays qui, depuis la disparition de Barthélémy Boganda, son père fondateur, en 1959, n’a jamais connu le moindre répit. Malheureusement, la probabilité que ce funeste projet se réalise est très forte et ce, pour les raisons suivantes. D’accord, la RCA a atteint un tel niveau de décrépitude morale et politique aujourd’hui qu’elle est rendue vulnérable au projet de sécession que porte ouvertement Nourredine Adam. En effet, depuis la chute de François Bozizé, le pays est pratiquement livré à la loi et aux humeurs des milices. L’Etat centrafricain étant mort et enterré, seules les forces onusiennes accourues au chevet du pays, sont susceptibles de contrarier les pulsions morbides de ceux qui se sont rendus maîtres de l’ex-Oubangui Chari par la force des gourdins, des kalachnikovs et des machettes. Ensuite, un homme comme le Général Nourredine Adam ne s’embarrasse pas de scrupules pour réaliser ses desseins. Il est d’autant plus réconforté dans cette posture qu’il sait que par la voie des urnes, il n’a aucune chance de diriger un jour la Centrafrique. La seule piste qu’il peut explorer pour se hisser à la tête d’un Etat, est celle de la sécession de la RCA, quitte à marcher sur des cadavres. Et il ne va pas s’en priver. La troisième raison pour laquelle le projet de Nourredine a des chances de devenir un jour une réalité, pourrait être liée aux soutiens probables dont il est susceptible de bénéficier de l’extérieur. Et le premier soutien qui nous vient à l’esprit pourrait être celui du président tchadien, Idriss Deby Itno. Ce dernier, en effet, en plus de la proximité religieuse qu’il a avec Nourredine Adam, peut n’avoir pas encore digéré la manière dont il avait été prié de retirer ses troupes de la Centrafrique. De ce point de vue, soutenir le patron de l’ex-Séléka dans ses velléités indépendantistes, pourrait être une sorte de revanche. Le seul antidote est la réorganisation de l’Etat centrafricain D’ailleurs, les différents régimes qui se sont succédé à N’djamena se sont toujours arrogé le droit de s’ingérer dans la gestion des affaires politiques de la RCA. A ce probable soutien tchadien, pourraient s’ajouter d’autres soutiens en provenance des monarchies pétrolières du Golfe. La dernière raison qui pourrait plaider pour la concrétisation du rêve de Nourrredine Adam, est liée au précédent soudanais. En effet, ce pays, en dépit du principe de l’intangibilité des frontières prôné par les textes fondateurs de l’Union africaine (UA), avait volé en éclats pour donner naissance à un nouvel Etat. Et ce nouvel Etat, c’est-à-dire le Soudan du Sud, s’est en réalité construit sur des bases ethnico-religieuses auxquelles se sont greffés des intérêts économiques exogènes liés au fait que cette partie du grand Soudan regorge de pétrole.

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