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CENTRAFRIQUE: Le président (ex-rebelle) Djotodia contre l’intervention des casques bleus

Peur bleue des casques bleus?

Alors que le pays baigne dans une confusion totale, et que les Nations unies sont en train d’étudier quels contingents envoyer en RCA pour y sauver ce qui peut encore l’être, les autorités centrafricaines pensent qu’ « il est trop tôt d’envisager l’envoi de casques bleus » à Bangui. C’est ce qu’a laissé entendre le porte-parole de la présidence, Guy-Simplice Kodégué.

altFace à une telle attitude, on est porté à croire que la raison a totalement « foutu le camp » dans ce pays. Voilà un pays qui a été diagnostiqué dès les premiers moments comme étant dans une situation pré-génocidaire, toute chose que les autorités avaient rejetée en son temps, assurant que la réalité sur le terrain était loin d’être aussi dramatique que les prédictions « des prophètes de l’apocalypse ».

Pour la présidence centrafricaine, une mission des nations unies ne serait pas opportune en ce moment

Quelques semaines seulement auront suffi pour que la situation évolue négativement et de façon inattendue en affrontements tribaux et interreligieux avec leur corollaire de violences et de déplacements des populations livrées à elles-mêmes.

Aujourd’hui, la situation s’est dégradée au point d’échapper à tout contrôle. La France, qui a volé la première au secours du malade centrafricain, s’est vite retrouvée empêtrée dans une situation complexe et embarrassante, accusée de parti pris dans ce conflit fratricide entre Centrafricains.

De même, le Tchad, qui a aussi apporté ses bons offices pour le rétablissement de la paix en RCA, s’est pratiquement retrouvé dans une situation similaire à celle de la France, accusé qu’il est aussi de parti pris. Finalement, la situation est en train de s’aggraver dans ce pays, et on ne sait d’où viendra le salut.

Hollande, qui a vainement attendu jusque-là un soutien de ses pairs européens, s’est tourné vers les Nations unies où son appel semble avoir eu un écho favorable auprès de Ban Ki-Moon qui est favorable à l’envoi de casques bleus.

Pendant ce temps, sur le terrain, les ONG sont dépassées par l’afflux des réfugiés et dans cette confusion, c’est la débandade au sein des ressortissants étrangers notamment Camerounais, Nigériens et autres Sénégalais, à la suite des Tchadiens.

Malgré tout, pour la présidence centrafricaine, une mission des nations unies ne serait pas opportune en ce moment. Une telle initiative serait prématurée. C’est à n’y rien comprendre de cette logique.

L’intervention des casques bleus, en plus d’être opportune, aura le double avantage de placer toutes les troupes sous un même commandement et d’assurer un financement régulier et conséquent à l’opération

Voilà un malade à qui l’on a diagnostiqué un cancer, que l’on s’emploie à faire passer sur la table d’opération, et qui dit que sa maladie, à l’étape actuelle, ne nécessite pas une telle intervention. Il refuse de se faire soigner.

Après s’être montrées complètement incompétentes à gérer la situation, les autorités centrafricaines donnent le sentiment de s’illustrer par le raisonnement par l’absurde. On a envie de dire qu’à l’heure actuelle, tous les médecins sont les bienvenus en RCA parce qu’à l’analyse, la France est visiblement dépassée par la tournure des événements.

Ceux qui croyaient en une opération rapide, « vite faite, bien faite », rondement menée, ont vite fait de déchanter, à commencer par la France elle-même. Cette demande de l’implication des Nations unies ressemble à un aveu d’impuissance face à la situation chaotique en RCA, et surtout des difficultés de coopération avec les différentes armées de la MISCA, dans une synergie d’actions.

On a le sentiment qu’il y a un manque de coordination au niveau des différentes troupes qui interviennent en RCA dans le but commun d’aider ce pays à sortir de l’impasse, en témoignent les incidents survenus entre soldats tchadiens et burundais qui se sont tirés dessus.

En cela, l’intervention des casques bleus, en plus d’être opportune, aura le double avantage de placer toutes ces troupes sous un même commandement et d’assurer un financement régulier et conséquent à l’opération.

De surcroît, ces troupes onusiennes, qui bénéficieront d’équipements et de logistiques supplémentaires, auront l’avantage de paraître impartiales sur le terrain au regard de la mésaventure des troupes françaises et tchadiennes que les populations vouent aux gémonies. Celles-ci pourraient être redéployées autrement sur le terrain.

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