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CENTRAFRIQUE: Instabilité politique – Le président congolais Denis Sassou-Nguesso parle de l’ironie française

France-à-fric en Centrafr…hic?

Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, n’admet pas que le cycle infernal de l’insécurité politique qui règne en Centrafrique soit le fait des dirigeants de ce pays. Les causes du désordre qui caractérisent ce pays depuis son accession à l’indépendance sont selon lui, à chercher dans l’attitude de la France qui ne cesse du fait de sa politique étrangère de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Centrafrique, son ancienne colonie. Dans une interview accordée au magazine français Paris Match, parue le 19 décembre 2013, cet homme d’Etat congolais passe en revue l’histoire de l’instabilité politique en Centrafrique, mettant en cause l’ingérence de la France.

altA une préoccupation soulevée par le magazine français Match, celle de savoir «Pourquoi la Centrafrique ne parvient-il pas à se stabiliser ? Et qui sont les responsables de son chaos»?, le président Sassou répond, ramener ça aux acteurs d’aujourd’hui, c’est faire trop court. Depuis l’indépendance, la RCA a connu un parcours confus, toujours en étroite relation avec la France.

Le premier chef de cet état, Barthélemy Boganda, est mort dans un accident d’avion dont les circonstances n’ont jamais été élucidées peu de temps après son élection. Dacko lui succède, vite renversé par le calamiteux Bokassa dont la proximité avec la France n’est pas à démontrer. Le même Dacko est ensuite remis en place à Bangui, déposé par un avion venant de Paris. Un coup d’Etat le balaye, et c’est le général André Kolingba que l’on installe. Lui ne faisait même pas semblant de diriger. Quand nous, chefs d’états voisins, arrivions à l’aéroport, c’est un certain commandant français, Mansion, qui se présentait en short et en chemisette, pour nous accueillir. Puis Patassé est venu et il a fait son tour, avant d’être balayé par Bozizé, avec l’aide de l’armée française… Ce drame dure depuis 50 ans.

L’ironie veut donc que donc que la France intervienne une nouvelle fois…

Vous intervenez, mais nous y sommes déjà puisque des troupes d’Afrique centrale sont à Bangui depuis les premiers jours de la crise. Le président Hollande a été très clair dans ses déclarations: les forces françaises ne viennent qu’en appui. C’est d’ailleurs l’esprit de la résolution votée aux Nations Unies. Le chef de la mission, le chef des opérations militaires sont africains, sous commandement de l’Union Africaine.

Au Mali, François Hollande a dit qu’en intervenant, la France s’acquittait d’une dette envers les anciennes colonies.

Si c’est cela, tant mieux. Mais je pense aussi qu’aujourd’hui, l’Europe et l’Afrique ont d’autres raisons de s’allier, dans un rapport «gagnant-gagnant» selon une formule en vogue.

L’Afrique, comme autrefois l’Europe qu’aujourd’hui personne n’imagine en guerre, est en train de frayer son chemin. Il existe encore des tensions sur fond de pauvreté, mais il y a cette lueur d’espoir car tous les indices montrent que, sur le plan économique et social, elle se redresse. Comme tous les enfants qui apprennent à marcher, elle peut se lever, tomber, faire deux pas, tomber à nouveau, pleurer, mais elle finira par marcher. En raison de leurs liens particuliers, la France et l’Europe ont tout intérêt à s’impliquer, en assurant le développement et la sécurité de l’Afrique.

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