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BURKINA FASO: Nouvelle loi sur les violences faites aux femmes

Attention aux abus!

Le Burkina Faso fait un pas en avant dans la répression des violences faites aux femmes. Ces agressions font l’objet d’un projet de loi qui a été voté dimanche 6 septembre par les députés du CNT (Conseil National de la Transition). Il prévoit notamment des peines de prison allant jusqu’à 5 ans et des amendes allant jusqu’à 1 million CFA, selon les types de violences.

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Au Burkina Faso, l’autre moitié du ciel a désormais une loi spécifique qui la protège des violences. C’est, du moins, la conséquence de l’acte que le CNT a posé, en procédant au vote de la loi portant prévention, répression des violences à l’égard des femmes et des jeunes filles. Les violences faites aux femmes sont l’un des plus grands défis auxquels sont confrontés les pays démocratiques respectueux des droits de l’Homme. Et tout pays désireux de mieux protéger la femme, se doit d’adopter des lois et des politiques, notamment des mesures de prévention destinées à enrayer les violences à son encontre. Vu sous cet angle, le Burkina Faso vient de faire un très beau cadeau à sa Femme. Car, il faut le dire, la violence faite aux femmes est bien réelle au Burkina. Violences physiques, psychologiques, économiques et sociales, … , la situation interpelle plus d’un. Cette problématique est restée longtemps un sujet tabou, relevant de la vie privée des femmes et devant être traitée dans l’intimité.

Ces dernières années, les organisations féminines, les politiques et la société civile ont multiplié les efforts pour informer les populations sur leurs droits et devoirs, par l’organisation de campagnes de sensibilisation contre les violences faites aux femmes, mais leur action est restée dans l’ensemble improductive. Les députés du CNT apportent ainsi leur part à la croisade contre ce phénomène, ouvrant davantage de perspectives pour une protection optimale de la femme. Le but ultime étant d’offrir à la femme, mère de l’humanité, source de vie et «gardienne» de la maison, une vie épanouie dans l’intérêt supérieur de la famille et de la Nation tout entière. Pour ce faire, la société burkinabè devrait s’atteler à respecter les termes de la nouvelle loi.

Et c’est maintenant que commence le vrai combat parce que l’histoire a montré qu’entre l’existence d’une loi et son application, il y a un grand hiatus. La question de l’application et de l’applicabilité de cette loi sur les violences faites aux femmes et aux filles, risque effectivement de poser problème pour plusieurs raisons. D’abord, il y a nécessité d’avoir une même compréhension des violences pour éviter les interprétations tendancieuses des textes. Il faut opérer un regard nouveau sur la transformation des relations entre les hommes et les femmes. Ensuite, les violences à l’endroit de la femme dans la société, posent au fond un problème éminemment culturel. Si les citadines sont a priori plus disposées à appréhender les enjeux de la nouvelle loi et en user pour réclamer leurs droits, ce n’est pas forcément le cas en milieu rural où les réalités sont autres.

Toujours est-il que cette loi n’aura aucun effet si dans sa conception et son application, l’idée est d’incriminer d’une manière ou d’une autre l’homme dont le rôle est incontournable dans le combat contre les violences faites à son auguste moitié. Autrement dit, dans l’interprétation des textes, il faudra se prémunir contre le féminisme exacerbé et l’extrémisme mal dosé. Il n’est pas exagéré de penser que sans une prise de dispositions idoines, la loi votée par le CNT peut desservir plus qu’elle ne va servir celle qu’elle est censée protéger. Parce qu’une compréhension erronée et une application aveugle des dispositions seront un cancer pour les foyers, les familles et la société dans son ensemble. Les exemples de certains pays occidentaux comme les Etats-Unis, le Canada en sont illustratifs.

Et puis il y a les télénovela qui amènent parfois des femmes à vouloir appliquer la fiction à la réalité. Il faut opérer un regard nouveau sur la transformation des relations entre les hommes et les femmes afin d’instaurer une société plus juste. Autrement dit, aucune loi ou politique prise isolement ne peut mettre fin aux violences que subissent les femmes et les filles. En clair, si les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs œuvrant dans le domaine de la promotion de la femme, veulent changer cette situation à la fois triste et malheureuse pour la femme, ils doivent avoir des politiques intégrées. Sinon, c’est la porte ouverte à tous les abus.

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