L’opposition se retranche sur sa position?
Au Burkina Faso, l’échec de la médiation entre l’opposition et la majorité est constaté avant même que l’on aborde la question de fond: à savoir la modification de la Constitution pour un nouveau mandat du président Blaise Compaoré et la création du Sénat.
Après un mois de suspension, la médiation a repris ses travaux mais la rencontre a duré moins d’une heure. Les différents protagonistes n’ont pas trouvé de compromis sur la demande de mandat de l’opposition politique. Le chef de file de l’opposition, Zephirin Diabré, situe cette démarche de dialogue dans la continuité de sa rencontre avec le président Blaise Compaoré en novembre 2013, et il estime que l’opposition ne discuterait avec la majorité que si elle a un mandat du président Blaise Compaoré.
«A la dernière rencontre, l’opposition avait exigé que la délégation de la majorité lui présente un mandat du président Blaise Compaore l’autorisant à parler en son nom. Malheureusement, la majorité n’a pas été capable de fournir ce mandat», regrette Zéphirin Diabré. Accusant l’opposition d’avoir fait blocage aux négociations, Assimi Kouanda, le secrétaire exécutif national du parti au pouvoir, estime qu’il n’est pas normal d’exiger un mandat à la majorité.
«Le président du Faso selon la Constitution est au-dessus des partis politiques. Nous ne comprenons pas pourquoi un groupe de partis va nous exiger un mandat, alors que nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale. C’est une façon de rejeter et de refuser cette médiation», s’insurge Assimi Kouanda.
Face à ces positions inconciliables, le groupe de médiation a annoncé la fin du processus et l’échec de la médiation. Mais le président Jean Baptiste Ouedraogo et son équipe «n’éprouvent aucun regret de s’être impliqués pour proposer un dialogue en vue de préserver la paix et la cohésion face à de potentiels troubles sociaux».