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BURKINA FASO: L’ombre bienveillante de Paris sur la fuite de Compaoré

Paris en « souf…France » pour l’allié déchu? 

Selon une source française, c’est en avion que le président burkinabé aurait rallié la Côte-d’Ivoire. La France a aidé l’ex-président du Burkina Faso à fuir son pays, vendredi 31 octobre.

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Selon une source française, c’est en avion que le président burkinabé aurait rallié la Côte-d’Ivoire. La France a aidé l’ex-président du Burkina Faso à fuir son pays, vendredi 31 octobre. En déplacement au Canada, c’est le président Hollande lui-même qui l’a révélé dans la nuit de lundi à mardi, au moment où les observateurs s’interrogent sur la grande discrétion de Paris sur la situation dans son ex-colonie. «Cette évacuation, nous ne l’avons pas faite nous-mêmes, mais nous avons fait en sorte qu’elle puisse se faire sans drame», a-t-il déclaré. 

Blaise Compaoré aurait hésité durant plusieurs heures avant de se décider pour un point de chute. «Il y a eu beaucoup d’atermoiements côté burkinabé», indique-t-on à Paris. La France lui aurait proposé comme destination finale le Bénin, pays où a trouvé asile son frère, François Compaoré. Mais l’ancien homme fort du Burkina a refusé. Le «beau Blaise» s’est finalement installé à Yamoussoukro, la capitale de Côte-d’Ivoire, dans un bâtiment réservé aux hôtes de la présidence appelé localement le «Giscardium», l’ancien président français ayant été le premier à y loger lors d’une visite d’Etat au milieu des années 70 chez son ami feu Félix Houphouët-Boigny. 

Un hélicoptère français à la rescousse? 

Comme s’est-il rendu sur place? Par la route, comme on l’a dit? Un convoi de véhicules officiels a été aperçu, le 31 octobre, en direction de Pô, dans le sud du pays, à la frontière avec le Ghana. Loin, très loin de Yamoussoukro… L’hebdomadaire « Jeune Afrique » apporte de nouveaux éléments sur la suite des événements. Ce convoi, qui n’est pas passé inaperçu, était attendu par une foule hostile et aurait stoppé sa route à environ 50 km au nord de Pô. 

C’est peut-être à ce moment que la France a joué un rôle aussi discret qu’efficace. Lundi, François Hollande a déclaré de manière sibylline: «Il y a eu des attaques, il y a eu des réponses». Prévenue, la France aurait débloqué la situation en envoyant sur place, affirme l’hebdomadaire, un hélicoptère. La France dispose de forces spéciales à Ouagadougou, dont le nombre varierait entre 200 et 300 hommes, équipés d’aéronefs. L’un d’entre eux aurait embarqué l’ex-président burkinabé et quelques-uns de ses proches jusqu’à la localité de Fada Gourma, qui dispose d’un aéroport, à une centaine de kilomètres de là. Un avion venu de Côte-d’Ivoire les rembarque aussitôt, destination Yamoussoukro. 

Depuis le Canada, le président français a insisté sur le fait que l’ancienne puissance coloniale n’avait pas procédé elle-même à l’exfiltration de Blaise Compaoré. C’est vrai si l’on s’en tient à sa sortie proprement dite du pays. Mais elle a, semble-t-il, contribué de manière décisive à sa fuite au moment où sa vie était en jeu sur le sol burkinabé. «Comme chacun sait, la Françafrique c’est fini!» ironisait ce mardi matin un responsable français au fait du dossier.

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