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BURKINA FASO: François Compaoré candidat aux législatives – Le pays s’interroge sur les ambitions du «petit président»

Compaire Compaoré!

La campagne électorale des municipales et législatives au Burkina Faso terminée, un candidat à la députation a particulièrement été sous le feu des projecteurs: le frère du président Blaise Compaoré, François, qui était jusqu’ici son conseiller. Beaucoup s’interrogent sur les raisons de son entrée dans l’arène politique. Certains le voient déjà au centre d’un plan de succession si Blaise Compaoré ne peut se représenter en 2015.

altLe puissant frère du président est longtemps resté dans l’ombre, occupant la place de conseiller économique à la présidence. Quand sa candidature à la députation a été annoncée, en bonne place, sur la liste du CDP, les Burkinabè n’ont pas manqué de s’interroger. Et les rumeurs ont commencé à courir.

«Le fait que ces débats ressurgissent aujourd’hui est lié à la stratégie de communication de François Compaoré, qui apparaît de plus en plus dans les médias, qui s’expose de plus en plus et qui pour la première fois s’est engagé pleinement dans la politique. Je crois que ces spéculations sont relancées maintenant, parce que la question du respect de l’article 37 de la Constitution se pose de manière croissante. Selon la Constitution, le président Compaoré ne peut plus se présenter à un nouveau mandat présidentiel. Nous sommes à quelque deux années de cette échéance, donc la question de sa succession se pose de plus en plus», analyse le professeur de droit constitutionnel et sciences politiques à l’université de Ouagadougou, Augustin Loada.

L’arrivée sous la lumière, dans de telles circonstances, du frère du président, pousse certains à se demander si Blaise Compaoré ne va pas chercher à positionner son petit frère pour lui succéder.

Sur les raisons de son entrée en politique, François Compaoré adopte le masque du bon soldat du CDP: «C’est mon parti qui m’a désigné, c’est un honneur, je l’accepte pour que le parti puisse remporter beaucoup de voix et faire en sorte qu’au niveau de l’hémicycle nous soyons majoritaires, afin de permettre au président Blaise Compaoré d’appliquer son programme », a-t-il expliqué- 

Plutôt qu’un simple soldat, nombre d’observateurs voient pourtant en lui un général. Dans le nouveau « secrétariat exécutif national » du CDP, François Compaoré occupe la fonction de secrétaire chargé du mouvement associatif, une place stratégique pour tisser des réseaux.

Pour l’opposition burkinabè, la messe est dite. Etienne Traoré, le premier vice-président du PDS-Metba, estime par exemple que François Compaoré est devenu le «plan B» de la famille Compaoré pour préserver sa sécurité et celle de ses biens si le président sortant ne peut réformer la constitution pour se représenter en 2015. Le «Petit président» (le surnom donné par la presse) n’a pas écarté la possibilité d’être sur les rangs en 2015. Si cela doit se faire, cela ne sera simplement possible dit-il, qu’avec le plein soutien du parti. 

Plan B, comme le dit l’opposition? François Compaoré semble en tout cas envisager l’idée d’une réforme constitutionnelle permettant une nouvelle élection du président sortant: «Pour 2015, je travaille dans le cadre d’un parti. Ce parti applique le programme d’un président qui, certes, termine donc son mandat mais, au regard de nos lois, ce n’est pas – je dirai – exclu que, peut-être, des lois puissent être modifiées pour lui permettre de continuer. Tout dépendra des burkinabè. Pour ma part, a également estimé François Compaoré, je ne vois pas comment je peux être dans une logique de succession. Peut-être que le parti peut être dans une logique de succession, mais ma personne, non».

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