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AFRICA ACTS: Faire conjuguer l’art et la recherche africaniste!

Africité! 

L’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et L’Ecole pratique des hautes études ont accueilli pour 3 jours, en juillet, la Conférence bi-annuelle des africanistes européens. 

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Les travaux de cette manifestation, répartis en panels et tables rondes, ont porté sur la nécessité de penser l’Afrique autrement, loin des clichés éculés. Le chemin est montré par les artistes africains invités dans le cadre de la programmation culturelle de la Conférence placée résolument sous le signe de la performance.

Les «révolutions» arabes, mais aussi les autres contestations, résistances et révoltes qui secouent l’Afrique depuis une décennie étaient au cœur de la 6e Conférence Européenne des Etudes Africaines (ECAS) qu’a accueilli Paris, du 8 au 10 juillet. Trop longtemps enfermés dans leur tour d’ivoire, les chercheurs africanistes veulent renouveler leurs champs d’études à la lumière des mutations à l’œuvre à travers le continent africain, mutations qui bousculent les idées reçues et les grilles de lecture trop faciles et condescendantes.

Initiée en 2005, cette prestigieuse rencontre des africanistes du Vieux Continent a lieu, tous les deux ans dans une grande ville européenne, avec pour objectif de croiser regards et expertises dans une approche résolument interdisciplinaire. Près de 2 000 chercheurs ont participé cette année aux débats, répartis en panels (au nombre de 256), tables rondes et conférences plénières. Les champs d’études convoqués pendant ces trois jours allaient de l’anthropologie au droit, en passant par l’histoire, la géographie, la sociologie, la science politique, l’économie, l’archéologie et la préhistoire, la linguistique, la philosophie, la littérature, la démographie et les cultures visuelles et expressives.

Cette année, l’organisation de cette rencontre était confiée à l’Institut des Mondes Africains (IMAF) et Les Afriques dans le Monde (LAM) qui sont les principaux laboratoires de recherche français en études africaines, rattachés au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS).

Pour une histoire alternative

«Nous revendiquons haut et fort l’idée que l’Afrique n’est pas non seulement entrée dans l’Histoire, mais que c’est un continent actif, présent dans la globalisation et dans le monde», explique Dominique Malaquais, chercheuse à IMAF et spécialiste de cultures visuelles et expressives. Pour cette dernière, les études africaines se sont fourvoyées en «réduisant l’Afrique à ses ethnies, son histoire à des guerres tribales et son actualité aux heurs et malheurs des dictateurs les uns plus abominables que les autres. Les printemps arabes, les mouvements tels que les mouvements citoyens, les rébellions armées, la montée de la pensée jihadiste nous pousssent aujourd’hui à regarder l’Afrique autrement, en tant que actrice de son destin et plus comme une victime passive. D’ailleurs, l’Afrique n’a jamais été une victime passive: la contestation y est aussi ancienne que sur d’autres continents, comme le rappellent les mobilisations collectives contre le pouvoir quel qu’il soit qui jalonnent l’histoire africaine».

Même si toutes les présentations des chercheurs à la rencontre parisienne de l’ECAS ne porteront pas directement sur cette thématique des mobilisations collectives et des révolutions, l’impératif de «penser l’Afrique autrement» est désormais sous-jacente aux travaux de recherche et aux prises de parole dans le domaine des études africaines. Cette idée est particulièrement présente dans les arts et les cultures où l’activisme rime avec la créativité et «dire avec faire». En écho à ce rôle pionnier et performatif joué par les artistes, l’ECAS accueille cette année une trentaine de panels, tables rondes consacrées aux cultures visuelles et expressives.

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COTE D’IVOIRE: Essan Marie-Laure, élue présidente de la FIRAPES