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MAURITANIE: Vers l’abandon des mutilations génitales féminines

Qui mutile est inutile!

Au total 35 exciseuses mauritaniennes de la région du Tagant (centre de la Mauritanie), et de 71 autres localités du pays ont déclaré publiquement l’abandon volontaire de l’exercice des mutilations génitales féminines (MGF).

Intervenues à l’occasion du lancement, en février, de la « Quinzaine Tolérance Zéro MGF », les déclarations de ces femmes constituent l’aboutissement d’une feuille de route sur la promotion de l’abandon de cette pratique, affirme Khattou Mint Ahmed Jiddou, responsable de la lutte contre les violences basées sur le genre au ministère des Affaires sociales, de l’Enfance et de la Famille. Le processus a impliqué différents intervenants dans la campagne: théologiens, médecins et activistes de société civile, ajoute-t-elle à IPS.

Les exciseuses n’ont pas reçu de l’argent en compensation de l’abandon de leur pratique, mais elles seront privilégiées dans l’octroi des financements pour des activités génératrices de revenus et pour des cours d’alphabétisation. Elles ont déclaré avoir été convaincues par les explications des médecins et des théologiens sur les dangers de la pratique.

La feuille de route comporte des actions soutenues de plaidoyer pour l’adoption d’une loi criminalisant les MGF, la vulgarisation d’une « fatwa » (avis religieux) interdisant l’excision et la mise en place de bureaux régionaux pour maintenir la veille contre cette pratique.

Cette campagne est soutenue financièrement et techniquement par des partenaires développement de la Mauritanie, notamment le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour le développement de la femme (UNIFEM), et la Coopération allemande.

Une Enquête démographique et de santé en Mauritanie, en 2007, montre que la pratique des MGF est largement répandue et touche 71% des femmes et filles. Ses causes renvoient à la religion, à l’esthétique et à la pudeur.

La pratique peut entraîner la mort suite à une hémorragie massive, comme elle peut provoquer des douleurs, des traumatismes ou de graves infections dont notamment des disfonctionnements des muqueuses externes de l’utérus, ce qui empêche le passage du sperme à l’utérus, et donc une stérilité certaine.

L’on déplore l’absence d’instruments juridiques prévoyant des sanctions sévères dans le code pénal mauritanien à l’encontre des exciseuses, notamment suite aux décès dfus à des hémorragies provoquées par l’excision.

Les MGF, pratiquées par des accoucheuses traditionnelles sur les filles avant l’âge de 5 ans, sont moins fréquentes dans les familles instruites.

 

 

 

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