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LUTTE SENEGALAISE: Balla Gaye 2/Tapha Tine – Une affiche urbaine à la saveur… rurale?

Choc de titans!

Le combat de lutte avec frappe qui oppose, dimanche 2 juin à Dakar, Balla Gaye 2 à Tapha Tine donne une idée du rôle important que jouent désormais les ruraux dans les villes sénégalaises, en particulier, dans la capitale, pour ne pas dire la ruralisation de ces villes qui n’ont jamais véritablement coupé avec leurs profonds terroirs.

altEn effet, avec cette affiche, c’est le monde rural profond sénégalais, à travers les villages de Malifara dans le Pakao (Sédhiou) et Réfane dans le Baol (Diourbel), qui sont aussi mis en lumière.

Ces deux villages, à travers ces deux lutteurs, sont au devant de l’actualité via « un sport bien de chez nous« , ouvert à toutes les influences fécondantes du monde moderne.

Concernant Balla Gaye 2, bien que natif de Guédiawaye, la grande banlieue de Dakar, il ne manque aucune occasion de rappeler son ancrage rural à travers Malifara, le village de naissance de son père, Double Less. Ce dernier, qui a trôné sur la lutte avec frappe et qui fait partie des lutteurs sénégalais ayant réussi les meilleurs résultats en championnat du monde et aux Jeux olympiques, n’a pourtant pas permis à son terroir de connaître une telle renommée.

Ce terroir qui n’a eau ni électricité aurait pu compter sur d’autres fils pas moins illustres, comme l’ancien député socialiste Chérif Sakho, pour ne citer que ce parlementaire des années 1980.

Malifara, qui semblait assoupi, s’est mis au goût du jour avec l’éclosion de Balla Gaye 2. Désormais, il exige sa part de la modernité qui pourrait venir d’une électrification qui tarde à venir.

De l’autre côté, le village de Réfane, le fief de Tapha Tine, n’a jamais été autant présent dans les médiats.

Comme d’autres « Baol-Baol » ayant quitté leur terroir, le tombeur d’Elton, de Thieck et de Bombardier de Mbour, est venu faire fortune dans la capitale. Mais lui n’a pas eu besoin de devenir marchand ambulant dans les rues de Dakar ou de rejoindre l’Europe pour se faire un nom et de l’argent. Bien au contraire, à la force de ses poings il s’est sorti de la mauvaise passe et a apporté une valeur ajoutée à son village natal.

Et cette origine loin d’être une tare, Tapha Tine l’utilise comme arme dans la bataille psychologique qui l’oppose à son adversaire qui l’a présenté, comme « un come on town ».

Plus que son métier de taxi, le sport lui a permis de faire un raccourci en se mettant au devant de la scène par la meilleure des manières.

Au moment où ses congénères du village ou de la contrée se font arnaquer dans leur quête de visas pour l’Europe, bravent les océans ou les mers de sable pour rejoindre l’occident, Tapha Tine s’est offert un aller-retour simple sur Paris pour aller promouvoir le combat de dimanche.

Le géant du Baol, n’a pas besoin, comme la plupart des ressortissants de sa contrée natale, devenue terre fertile d’émigration après avoir été le terroir par excellence de la culture arachidière, de trimer pour trouver un visa pour les Etats-Unis d’Amérique.

Comme Balla Gaye 2, qui est allé s’y préparer, il a suffi qu’ils se présentent pour obtenir le sésame.

Et au-delà du sport, cette affiche Balla Gaye 2-Tapha Tine, est une peinture vivante de la société sénégalaise qui s’envole vers la société de consommation sans couper avec ses racines rurales.

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